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Aujourd’hui, même si les filles du fleuret féminin valide n’ont pas décroché de médailles, elles ont largement tenu leur rôle dans la cour d’une arme que l’on disait encore il y a quelques années « ennuyeuse », voire « à bout de souffle » lorsque l’épée puis le sabre furent accessibles aux femmes.
Mais les fleurettistes dames ont su rebondir, retrouvant le chemin de la complexité technique du fleuret.
Aussi, que ce soit en France ou mondialement, le niveau du fleuret féminin n’a cessé d’augmenter.
Pour illustrer cela, l’assaut de la championne du monde du jour Elisa DI FRANCESCA qui s’offre une superbe victoire en demi-finale sur NAM. Menée 6/5 en première période, elle reprend la tête (9/8) à la fin de la seconde. Jusque-là, tout le match se passait en milieu de piste, ou presque. Et puis, à la dernière période, le rythme s’est emballé. DI FRANCESCA a commencé un pressing des jambes, poussant NAM à déclencher, moment que choisissait l’Italienne pour attaquer sur la préparation, alternant avec du contre-temps, jusqu’à un 15/12 libérateur.
On pourrait penser que cette qualité d’escrime reste l’apanage des Italiennes (elles font 1,2,3). Bien-sûr, elles dominent toujours le fleuret féminin, mais d’autres escrimeuses se mettent sur les rangs, et pas forcément les plus connues, enfin pour le moment.
L’une d’elle est la Tunisienne Inès BOUBAKRI. Beaucoup de fleurettistes françaises s’en sont aperçues car elle est présente depuis deux ans sur le circuit. Licenciée à Bourg-la-Reine (club dans lequel elle s’entraîne quotidiennement) elle y a trouvé la structure lui permettant de gravir les échelons.
« Je suis seule en France, et je me prépare comme je peux. A Bourg-la-Reine, tout le monde m’aide et me soutient, tant au niveau de la préparation physique qu’aux niveaux technique et tactique. Petit-à-petit, j’ai perfectionné mon jeu et pu préparer les échéances de cette saison ».
La preuve en est sa progression dans la gestion des matchs : en septembre, au circuit de Lyon, elle fut étonnante tout au long de la journée par sa capacité, durant les pauses, à faire évoluer son jeu selon la tournure du match. Déjà cette fois-là, Virginie ULJAKI en avait fait les frais durant la finale; scénario qui s’est reproduit ce matin.
Mais son match réellement impressionnant aujourd’hui fut celui qu’elle disputa contre NAM. Car bien avant que la numéro 1 mondiale s’incline sur DI FRANCESCA, elle aurait pu disparaître de la compétition face à Inès. En effet, jusqu’à 11 partout, Inès avait réalisé l’assaut quasi parfait. Rendant attaques sur la préparation et ripostes à celles de la Coréenne, elle tenait le match. Puis, quelque chose s’est grippée. « J’étais bien physiquement et je savais que j’avais des solutions techniques mais je crois que je n’ai pas su psychologiquement finir. NAM a une grande expérience de ces situations, ce qui n’est pas mon cas ».
Certes, Inès est encore jeune mais extrêmement prometteuse. Elle est à l’heure actuelle 17ème au classement mondial et il ne serait pas étonnant de la voir encore grimper d’ici à 2012.
Un grand merci à Sarah du site Escrime-Info pour ce magnifique article.
Pour Inès, ces championnats du Monde sont terminés et ont été une grande réussite à tous points de vue. Inès va se remettre au travail avec maitre Yann DETIENNE car de nouvelles échéances vont arriver très vite avec les ¼ de finales du championnat de France par équipe première division. Inès et ses coéquipières (Mélanie MOUMAS, Ysaora THIBUS et Gwenaëlle HUET) rencontrent le TEAM 78 (avec Astrid GUYART et Gaelle GEBET, membre de l’équipe de France) le samedi 11 Décembre prochain à la salle d’armes.